des chambres non-attitrées, des douches noires de vie, des tables en bazar, des cheminées réconfortantes en hiver, des petits soldats abandonnés, des lits défaits, des éviers encombrés, des bouts de carrelage cassés, des rideaux volants, du parquet grinçant, des feuilles de dessins éparpillées, des plumes, des peluches.

des kilomètres et des millimètres de brins d'herbes où battent les coeurs et les pieds. un jardin, pour tout le monde, toute la maison(s), comme si c'était fait exprès, comme si c'était comme ça, depuis le début. une balançoire, qui semble être ne tenir qu'à un courant d'air. un ballon de foot. un cheval à bascule. un reste de feu de camp. des bouts de vie.

on ne sait pas qui est arrivée d'abord, au commencement de ce monde-là, la rivière ou la forêt, on n'y était pas. mais la seconde est noyée sous la première, c'est ce qui est sûr. c'est un affrontement tendre entre les deux déesses. c'est un spectacle sublime. le reflet des arbres princiers dans le calme de l'eau rendue dorée par le sourire du soleil.

limée par le temps, habillée d'un champs, la colline, il faut faire trois pas pour tomber dessus, dedans. c'est comme un barrage à la vie, la ville, l'avant, l'après. un autre être majestueux parmi les arbres, rivière, maison(s). une grande personne qui intimide, et puis une meilleure amie, une mère rassurante.

le prêtre a peut-être 150 ans, et ce qu'il raconte, ce n'est pas dieu. ce qu'il raconte, ce sont des histoires. des histoires de lui, des histoires de vous, des histoires qui ont tué jésus et les prières, et ce qu'il demande, c'est une nouvelle façon de croire.

quelques pas plus loin, de là on voit la ville, il paraît qu'il ne faut pas y aller, pas la toucher, il paraît qu'elle pique et qu'elle mord comme un animal en colère. que des gens se jettent des plus hautes tours, ou que des voitures se roulent les unes par-dessus les autres. rien qui ne fasse envie.