nita et moi,
d'humeur un peu vagabondes,
l'herbe qui chatouille,
un rire qui s'envole,
un frisson se baladant sur deux échines,
des robes qui volent,
et puis des jambes
qui s'affolent,
et puis des genoux qui rient
nous sommes
des décoiffées,
des incomprises,
des sirènes laides,
des beaux pigeons,
des mal-aimées ?
nita et moi,
nous sommes des poètes, des artistes,
des créatrices d'océans,
des coeurs qui se serrent,
qui s'égouttent en rimes,
des gosses d'argent,
malade de la vie,
putain d'alexithymie.
rongeuse de sentiments.
bouffeuse de gosses d'argent.
(nous)
nita et moi,
assise sur un bitume vert aux millions de mains
(un peu baladeuses)
nita et moi,
déshabillant le ciel de nos prunelles,
nita et moi,
invincibles.
silence léger qui régnait en maître. mon regard me quittait quelques fois, pour voyager le long des campagnes. et nita et moi, étions assises l'une à côté de l'autre, nos visages perpendiculaires au ciel et aux comètes, on se perdait, on comptait les étoiles, on se re-perdait, et on recommençait en repartant de zéro.
- nita, tu m'apprendras à voler dans les arbres un jour ?
je me couchais alors sur l'herbe perverse, mon habituel sourire-à-l'envers pendu sur mon rose, tandis que mon regard pailletté d'espoir ne vivait que pour (la réponse de) nita.