et puis comme des gosses un peu connes, main dans la main, eden et horla regardaient le ciel aux millions de couleurs. assises sur l'herbe, caressant les pâquerettes, fermant les yeux, rêvant d'un paradis fleuri et joli, d'amour et de tendresse, de bisous et de je t'aime. (oups)
parfois, horla, quand les nuages s'énervent et lui tournent un peu autour, elle fixe le soleil, très fort, ses couleurs se battant contre le noir absolu. ça piquait un peu les prunelles, ça faisait (très) mal à la tête, et quand le flou séparait les nuages et la lumière de ses yeux, elle souriait, d'un sourire ravissant, comme elle n'en a jamais eu. des pensées qui bouillonnent dans sa tête, qui font des milliers de tour, et qui s'ancrent un peu partout. "c'est comme ça que tu vois la vie eden, alors" c'était tellement beau, des nuances qui se mélangent, un peu de rouge et de rose, et du vert prairie, des feux d'artifice qui font boum-boum au juste centre du plus beau des camaïeux. aucun oiseau hideux qui s'enjaillent par là, juste un silence, la chaleur de sa main, et des lumières trop éblouissantes. "je me sens tellement vivante dans ces moments-là"
mais parfois, horla revois clair, c'est encore ces pigeons idiots qui l'ont tirée de ce paradis aux mille nuances, qu'elle pense. (encore) et un autre de ses soupirs si singuliers qui s'échappent de la cage. et son regard attirée par la plus belle des pâquerette, elle serre fort la main qui vient de caresser la sienne (comme à son habitude). et puis l'idée de retrouver eden dans l'univers noir-nuit absolu s'évapore très vite de ses pensées. "jamais sans ses yeux clairs"
eden ne la voit pas, eden ne la regarde pas, eden dit qu'horla est jolie mais c'est faux, elle est laide, elle a la peau sèche, les yeux morts, les lèvres mauves, les cheveux toujours ébouriffés. malgré tout, on dit d'horla qu'elle est belle quand elle sourit, qu'il faudra qu'elle sourit un peu tout l'temps (au lieu de tirer cette tronche de pigeon triste (et dieu sait combien les pigeons sont laids (horla déteste les pigeons (et la voilà qui se perd encore dans ses parenthèses infinies))) mais elle sourit seulement avec eden, sauf qu'eden ne peut pas la voir sourire, alors horla est tout le temps moche.
prends ma main, serre la fort, fait moi me sentir vivante, sent les frissons qui parcourent mon échine quand ta voix résonne là. tu vois les étoiles, tu vois cette lumière un peu étincelante au milieu du noir trop noir ? tu voulais savoir à quoi ressemblait mes yeux, ils sont comme ça (quand je te vois).
regarde-moi.
je suis jolie pour toi ?
"oui"
je t'aime tellement.
- attends, serre ma main, on s'allonge sur l'herbe avant, c'est mieux pour regarder. (...) ah c'est mouillé, ça chatouille, c'est agréable ?
pour mieux observer les vapeurs aériennes qui souriaient rien que pour eden. les lèvres d'horla s'étirent en un espèce de sourire, mais ses yeux demeurent malgré tout tristes. (ne me regarde pas quand je suis comme ça)
- le ciel est bleu comme un océan aujourd'hui, tu sais, c'est parce que ton sourire est joli que le soleil brille aussi fort.
des rêves et des paillettes dans les yeux, horla observait le ciel gris. en réalité, l'orage menaçait la colline, et le soleil était trop loin pour s'aveugler en pensant au sourire d'eden. horla ne voulait pas qu'il fasse triste aux yeux de son amie. trop peur que ses billes vert-printemps ressemblent ainsi aux siens. (moches, brumeux, morts, ternes)
- un jour, on ira danser sur les anneaux brumeux de saturne, et brûler nos ailes au gré du soleil, en lui riant au nez. et je t'offrirai une comète pour ton anniversaire. un jour ?
et un rire de gamine s'échappe de ses lèvres.