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Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: nuit. Dim 3 Aoû - 19:58 | | Un pas, et puis deux. Nita danse avec le vide. Légère, presque inconsistante. Elle va s’envoler, tu crois qu’elle s’envolera ? La lune est ronde dans le ciel. Haute, très haute. Pourtant si elle tend la main, il semble qu’elle pourra l’attraper, la cueillir doucement, déposer un baiser. S’y brûler. Mais qui veillera sur elle, qui veillera sur eux, si la lune est descendue de son piédestal, de sa place d’argent ? Alors elle ne la caresse que des yeux, et murmure aux étoiles des mots doux, des mots secrets, des mots invisibles, de sa voix qui chuchote. Elle effleure l’onde légère. Mais elle ne tombe pas, elle ne coule pas. Elle danse sur l’eau, au son d’une musique qu’elle a au fond du cœur. Une mélodie presque oubliée qu’elle ne saurait pas chanter. Nita ferme les yeux. Et derrière ses paupières closes, il y a les constellations qui l’ont entraînée dans leur danse, qui l’ont emmenée dans leur ciel. Il y a les nuages sur lesquels elle sautille doucement, sans passer à travers, les nuages dans lesquels elle se blottit, dans sa couverture nuit. Il y a le bleu de ses pupilles, le bleu de l’espoir, le bleu du ciel d’été, le bleu de la rivière, et celui de la mer – immense. Il y a le bleu dans lequel tout se confond, quand terre et mer ne font plus qu’un. Il y a la lumière parfois éclatante, parfois presque éteinte. Celle des bougies, celle du soleil, celle de la lune. Et la sienne, celle qui sommeille au fond d’elle. Tu crois qu’elle pourrait l’attraper ? Et si j’étais une luciole, déguisée en enfant ?
Quand Nita rouvre les yeux, elle a de l’eau jusqu’à la taille, et sa robe toute mouillée flotte un peu. Sur ses lèvres, s’étend un sourire immense et lointain.
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| | | Sahar
PRÉNOM : clara AVATAR : natty CRÉDITS : fait main MOTS : 35 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Dim 3 Aoû - 20:26 | | Nuit. Nuit lourde. Obscurité débordante, dévorante. Noir. Noir-nuit. Et le vent, comme un voleur. Le vent qui s'engouffre entre les arbres, le vent qui fait frisonner l'eau, le vent qui bouscule mes cheveux, le vent qui m'envole : je est un oiseau. Chouette, chouette hulotte, mes deux yeux ronds déchirent la nuit. Nuit noire. Je suis une chouette hulotte et les chouettes, j'en suis certaine, se nourissent de poissons-chats, délicieux, ronronnant. Elles volent la nuit jusqu'à la rivière, elles chantent et elles pêchent. J'agite les bras entre les feuilles. Et je sautille – certaine de survoler la forêt, persusadée d'observer la rivière de tout là-haut. Chut. Ce n'est pas un poisson-chat. C'est un poisson-étoile qui, doucement, s'enfonce dans l'eau, se laisse bouffer par les remous. C'est un poisson-étoile qui chante à demi-voix, qui chante sans même ouvrir la bouche, qui capture les notes dans sa robe, qui capture les flots dans ses bras. Dis, tu crois que les chouettes peuvent manger des poissons-étoiles ? J'ai un peu peur de l'aprocher : je crains bien trop de la croquer, d'un coup de bec, comme ça. Il suffirait d'une seconde d'innatention, tu sais, les chouettes ont faim, quand il fait nuit. Mais je ne veux pas pas croquer ce poisson là pas faire de mal à cette étoile me poser sur son épaule et écouter ses mots seulement. De mes serres, j'effleure l'eau. Mes ailes frissonnent, mes plumes bruissent un peu. Mes yeux bruns, sur ta peau qui brille. Ne tremble pas. Si tu me le demandes, je suis galet, je suis brin d'herbe. Hululement : j'éblouis la nuit, j'allume ta nuit. Regarde-moi. Une seconde. Dis-toi que je suis jolie, comme chouette. Dis-toi que tu voudrais bien te laisser croquer par cette chouette sur le rivage, cette chouette qui ne regarde que toi. Immobile. |
| | | Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Dim 3 Aoû - 21:02 | | Deux yeux. Deux grands yeux. Yeux qui brillent Dans la nuit. Il y a une silhouette là, au bord de l’eau. A peine une fille. Elle est belle, pourtant, cette fille à peine fille, cette fille presque nuit. Existe-t-elle vraiment ? Elle ne bouge plus. Elle s’est faite statue de pierre, la guettant du coin des yeux – yeux de chouette. D’abord Nita ne fait plus un geste. Elle s’est arrêtée de danser, la chanson était terminée. Elle a peur de faire s’envoler la fille-oiseau. Puis doucement, elle avance. Lentement, presque sans un bruit, seulement celui de l’eau qui vient se jeter contre sa peau. Et si elle part, si elle s’envole de nouveau ? Et si ce n’était qu’un mirage, cette fille qui existe à la fois trop et trop peu pour être réelle ? Les oiseaux, ça ne se trouve pas vraiment sur la rive la nuit, à observer les étoiles silencieuses et celle qui danse au milieu de l’eau, celle qui flotte pendant une chanson mais qui finit mouillée quand même. L’étoile au fond de la mer. Tendre la main, dans une promesse à mi-voix. Si tu me laisses t’apprivoiser, je te laisserai m’apprivoiser. Et vérifier qu’elle est toujours là, qu’elle n’a pas disparu, cette drôle d’apparition. Il suffirait d’un battement d’ailes. Un battement d’ailes pour qu’elle disparaisse. En ne laissant que des fragments d’elle. Nita la regarde. Elle agrippe ses yeux. Elle parle sans un mot. Ne pars pas s’il-te-plait. Pas maintenant, pas encore. Je ne t’ai pas encore découverte. Je ne sais pas qui tu es, je n’ai pas pu lire tes secrets. J’ai vu que tu cachais des choses, au fond de tes yeux, et peut-être que c’est toi aussi que tu caches. Qui es-tu ? Es-tu un oiseau ? Une comète ? Un éclair ? Et si je voulais, est-ce que tu crois que je pourrais m’envoler avec toi ? |
| | | Sahar
PRÉNOM : clara AVATAR : natty CRÉDITS : fait main MOTS : 35 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 9:43 | | Mouvement. Mouvement silencieux. Mouvement dans la nuit. Silencieux mouvement dans la nuit. C'est un pas de danse : une chorégraphie aquatique, un ballet de rivière pour poisson-danseuse-étoile. L'eau s'écarte. Elle nage ? Elle valse. Peut-être qu'elle flotte. Je voudrais apprendre à danser cette danse là. Demain matin, je voudrais jouer, essayer d'être un poisson qui brille, qui danse, qui observe, un poisson qui ne tremble pas et qui nage comme on glisse. Ce mouvement. Silencieux. Dans la nuit. Ses cheveux, aux pointes humides, sont comme de minuscules étincelles, qui papillonnent, tout autour d'elle, qui l'accompagnent dans son spectacle nocturne : pour mes yeux seulement, pour mes yeux de chouette. Je ne bouge pas. Approche encore. Je ne bouge pas. Et puis, elle tend la main. C'est un rocher qui émerge à la surface, un bout de bois dans le courant, un appui où (re)poser mes serres, une caresse, sa peau, ses doigts et l'eau. Je suis un oiseau qui ne sait pas nager. Je suis un oiseau, j'ai faim, je suis un oiseau. J'ai peur que tu disparaisses, que tu laisses l'eau t'avaler. Ne rejoins pas le fond, reste à la surface : avec moi. Je tends une aile : viens, embrase mes plumes, enveloppe-toi de ma chaleur, des mes folies. - C'est dommage, tu sais, que tu sois un poisson. Ma voix, claire, résonne entre nous. Comme une onde, elle se répand, envahie l'espace – brise l'instant, suspendu, la magie du silence, silencieux. - C'est dommage parce que j'aurais bien voulu t'aimer un peu plus que maintenant. Mais moi je ne suis qu'un oiseau qui n'aime pas trop l'eau et si je t'emmène voir le ciel, tu mourras dans mon bec. L'instant vacille. Un poisson-chat ronronne un peu plus loin. Dans mon souffle, la nuit s'allume. Mon âme, rouge, colore mon plumage.
Dernière édition par Sahar le Lun 4 Aoû - 17:22, édité 2 fois |
| | | Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 16:46 | | Ne pas fermer les yeux, pour ne pas te perdre. Ne pas te laisser t’effacer dans le noir. Tu n’es pas un mirage. Ta voix-envolée m’entraîne. Déjà, je voudrais te suivre.
– Si je suis un poisson, comment je fais pour respirer ? Si je suis un poisson, je mourrai, là, la tête hors de l’eau. Et j’irai m’échouer sur le rivage. Je mourrai, tu sais. Tu crois ? Nita secoue la tête. Droite-gauche, Droite-gauche, Droite-gauche. Comme un poème Dans le mauvais sens. – Moi je ne crois pas. Moi je crois que je suis trop grande et trop petite pour mourir. N’est-ce pas que je suis trop grande et trop petite ? Moi je crois que je pourrais être une vague. Peut-être bien que je suis une vague. Et une vague ça ne meurt pas. Ca se brise seulement, mais juste un instant. Après elle ramasse son écume, rassemble ses morceaux, et voilà qu’elle renaît, la vague, encore et encore. Mais elle retourne toujours se fracasser sur le sable, sur la plage, sur la côte. Ses doigts chatouillent la surface de l’eau et forment de petites ondulations, presque invisibles. Elle l’effleure dans une caresse. Son visage brille sous les étoiles. – Si tu voulais, tu pourrais être ma côte. Elle dit ça comme ça, l’air de rien. La tête un peu penchée, les cheveux qui trempent dans l’eau, Le reflet de la lune dans ses yeux. Elle dit ça comme ça, à cet oiseau qu’elle ne connaît pas. – Moi j’aurais bien voulu te laisser m’aimer. Voix de velours, presque effacée dans la nuit. Frémissement dans le noir. Envole-moi s’il-te-plait. Envole-moi dans le vent. Laisse-moi monter sur ton dos, et mon visage se noyer dans ton cou, Contre tes plumes. Laisse-moi regarder tes mille couleurs, et le reflet de la nuit, Dans ton regard. Laisse-moi embrasser les nuages et les étoiles, Avec toi.
Si je m’approche, est-ce que tu vas me chasser ?
Si je m’approche, est-ce que tu vas t’envoler ? |
| | | Sahar
PRÉNOM : clara AVATAR : natty CRÉDITS : fait main MOTS : 35 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 17:48 | | Est-ce que tu vois, comme je suis rouge ? Comme la nuit, comme la vie. Plus rouge que le sang dans nos veines, plus rouge que l'amour dans les livres, plus rouge que mes lèvres que je mordille, sans même y penser, d'une dent blanche bien trop curieuse, désireuse de connaître le goût de tes écailles. Ta voix est sable, ta voix est vent, ta voix est soie. Ce ne sont pas tes mots que j'écoute. Tes mots flottent, se mélangent, tes mots n'ont pas de sens. Tes mots ne m'intéressent pas. Ce que j'aime, c'est ta voix. Ta voix enveloppe d'une voile trop fin pour y penser, d'une pellicule de rien, à peine plus qu'une impression. Ta voix qui chante. Ta voix, humide, qui glisse de mon cou à mon ventre : ta voix qui m’inonde. Et tes mots à l'envers. Tes mots que je comprends sans les entendre. Tes mots comme une chanson, comme un poème, comme une histoire, un conte pour adulte, une comptine qui parlerait de l'oiseau amoureux du poisson, du poisson amoureux de l'oiseau, et d'une vague – une vague, pourquoi une vague ? et d'une vague qui écume entre eux, sur eux, dans les yeux, sur leur bouche, entre leurs doigts, sous leur crâne, dans leurs rêves. Ce n'est pas moi qui tremble, promis. C'est la nuit qui frémit. C'est un frémissement de rien. C'est moins qu'une goutte de pluie qui heurte la surface plane d'un lac immense, moins qu'une feuille d'automne qui s'écrase sur un sentier de terre. C'est moins que tout et c'est là. Dans la nuit qui frémit. Mon aile tendue ne se transforme pas en côte : je ne suis pas le rivage, je ne suis pas le port, tu ne t'ancreras pas à moi, doux poisson, minuscule vague, bateau à l'abandon. - On dirait que tu serais une vague perdue alors, une vague loin de son océan, une vague qui s'ennuie sur la rivière. Je souris. Concentrée, presque. Je souris. Et d'un saut, je la rejoins, de l'eau jusqu'à la taille. Quelques gouttelettes restent comme suspendues dans les airs – j'en attrape une au vol, du bout de ma langue. - Tu crois que je suis encore un oiseau ? Tête sous l'eau, un ou deux mouvements de brasse coulée – qui ressemblent presque à une noyade improvisée. Et reprendre de l'air. - Je ne veux plus être une chouette. Pour toi, je suis une goutte de pluie. Ouvre ta bouche, que je m'y glisse, avant que le reste de mon nuage n'arrive. |
| | | Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 19:42 | | Prends ma main. S’il-te-plait. Prends ma main. Ma main ouverte, Ouverte vers toi. Ma main qui n’attend Que toi.
– Une vague presque minuscule. Une vague qui ne sait pas ce qu’elle fait là. Une vague qui s’est enfuie, mais qui s’ennuie ici. Parce que tout est trop calme ici. C’est la seule vague, et elle voudrait des remous, elle voudrait d’autres vagues qui viendraient se fracasser à ses côtés. Elle voudrait une tempête. Un ouragan. Je suis une vague qui attend son ouragan. Tu es mon ouragan ?
Un oiseau ? Je ne sais pas. Tu voles. Tu voles trop, pour ne pas être un oiseau. Tu n’es pas un poisson volant. Alors qu’est-ce que tu pourrais être d’autre, si tu n’étais pas oiseau ?
Elle s’est enfoncée dans l’eau et ce serait presque comme si elle se noyait. Comme si les profondeurs l’appelaient, tout au fond. C’est beau le fond de l’eau. Nita voudrait être une étoile de mer, parfois. Une étoile de mer, mais une fausse, mais une vraie. Une étoile de ciel, qui aurait filé vite, filé paillette, en laissant des traces dorées derrière elle, comme un feu d’artifice. Une étoile de ciel, qui serait tombée. La tête la première. Au fond de la mer. Une étoile de mer, pour de faux, pour de vrai. Mais tu n’es pas étoile de mer, toi. Tu serais plutôt étoile de ciel. Toi, tu brilles, et tu ne te consumes pas. Toi, tu t’envoles, mais sans déclin.
Il y a ses cheveux, comme une couronne, ses cheveux qui flottent, ses cheveux légers, ses cheveux soie, ses cheveux dans lesquels elle pourrait se perdre, l’enfant. Ses cheveux, tache sombre dans la rivière claire, presque argentée sous la lune. Et il y a elle. Fille de l’air devenue fille de l’eau. Il y a elle, et Nita voudrait tendre la main pour l’attirer à la surface, pour l’attirer à elle. Pour être sûre qu’elle ne coule pas.
Mais elle n’a pas besoin d’elle, cette fille-là. Elle n’a pas besoin d’aide. La voilà, La naïade. Elle ruisselle. C’est un ruisseau. Une source. Un puits. Une oasis. – Et si j’ouvre la bouche, je te mange ? Non, ce n’est pas vrai, tu n’es pas une goutte de pluie. Si je me penche, c’est toi qui vas m’avaler. Tu es immense. Et elle est toute petite, face à cette fille si grande. Face à cette fille Qui est Tout. |
| | | Sahar
PRÉNOM : clara AVATAR : natty CRÉDITS : fait main MOTS : 35 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 20:40 | | Goutte d'eau, pluie. Début d'orage, sous ma peau, sans éclair, seulement, tes yeux, sans tonnerre, seulement, la vie, les cœurs, le choc, de l'âme, des âmes. L'explosion d'une rencontre. Tempête, pour toi vague, pour toi l'évadée, goût d'océan, évaporé, sur tes lèvres, presque fermées. Je suis la pluie salée, la pluie acide, corrosive, qui perce ta peau, pour mieux goûter le sang, qui entaille, cisaille, éclabousse et, loin de l'innoncence, ondule. Des pieds à la tête, je suis eau. Viens contre moi, mouiller ta peau. Tes joues, tes seins, ton nez et le rond de tes ongles. Ta bouche qui s'ouvre, tes mots qui volent. Glissent, flottent, ne tombent pas. Tu as peur ? Est-ce que tu trembles ? - Je suis Silence. Est-ce que l'eau parle, est-ce que la pluie s'exprime, autrement qu'en coulant, doucement, dessinant, le contour d'une silhouette, l'arrondi d'une ombre, qui flotte, là, sur l'eau, déjà, mouillée. Je m'approche. Encore. Et je m'accroupis. La tête, seulement, hors de l'eau. La tête, seulement, offerte. D'une main, je dessine les contours de l'étoile de la vague du poisson. D'un jeté de doigt, sans même la toucher, l'effleurer à peine. Je suis la pluie. Dix gouttes comme mes dix doigts. L'une d'entre elles s'égare au coin de tes lèvres. Je te brûle, dis, je te brûle ? Je te vis, je te danse, je t'explose, je t'étoile ? Je trésaille, sous le vent, qui s'allume, qui m'allume, mes jambes, pliées, sous-marines. Mes genoux, à deux centimètres, millimètres, rien, de tes chevilles. |
| | | Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Lun 4 Aoû - 21:08 | | Tu es tu es l’infini, tu es l’invisible, tu es l’indicible, tu es sans point sans virgule sans ponctuation, tu es. Tu es trop grande immense pour qu’on te résume à un mot. Tu es magnifique oiseau tempête bout d’océan goût de sel baiser tout doux et brûlant non brûlant envolée rosée coquelicot épine naïade espoir inspiration étrange muse sortie de nulle part apparue là mirage la plus belle des illusions et pourtant là vraiment là merveilleuse paillette sauvage qui n’appartient à personne fille fille tu crois non pas fille femme pour de faux et pour de vrai. C’est toi la vague, qui me submerge. Je me noierai, à l’intérieur de toi, si tu m’ouvres les bras.
Tu fais semblant, tu veux me faire croire que tu es toute petite mais je sais que c’est un mensonge.
Je voudrais, poser ma main dans ta nuque comme si je l’avais toujours fait. Je voudrais, t’aimer longtemps ou au moins toute nuit.
Je voudrais, m’accroupir à côté de toi et rêver de toi avec moi de moi avec toi.
Fais un geste. Je t’en prie. Ne reste pas immobile près de moi. Je voudrais tellement, faire un pas, faire ce pas, qui nous sépare.
Mais moi, j’ai peur, bel oiseau, goutte de pluie. Je n’ai pas peur de toi, mais j’ai peur que quand je m’avance, tu me glisses entre les doigts.
Je frissonne, sous ton silence, sous tes doigts, ta peau contre la mienne.
Je ferme les yeux. Je t’offre mon corps. Dessine-y ce que tu veux. Je t’offre mon âme. Emmène-moi où tu veux.
Une goutte d’eau abandonnée, comme un baiser. Une invitation. Muette.
Embrasse-moi, embrase-moi et mourir, contre tes lèvres. |
| | | Sahar
PRÉNOM : clara AVATAR : natty CRÉDITS : fait main MOTS : 35 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Mar 5 Aoû - 10:31 | | L'envie-de-toi. L'envie-de-toi est un monde. L'envie-de-toi : parce que tu es là, parce que je suis là, parce que nous sommes là. À tes pieds, déjà liquide, à tes pieds, mon envie de toi, mon envie de rien. Tu ne dis rien. Pourquoi est-ce que tu ne dis rien ? Une goutte sur tes lèvres, humides. Un doigt sur ta bouche, non pour te faire taire mais pour te faire mordre et dire et mourir. Frisson. Frisson noir – dans la nuit – sur ta peau – sous ma peau – frisson – sur l'échine de la vague – écume – blanche – comme mes dents – qui croquent – mes joues – croqueront – ton épiderme – tes cheveux – tes yeux – ton sel – ton sable – tes coquillages – tes secrets – et tes îles – mille – îles. Tu ne dis rien et tu frissonnes. Je te regarde. Je ne dis rien, je te regarde et de ce regard je te mange. Tu fermes les yeux, regard éteint et – putain – regard qui brûle sous les paupières. Je sens ton regard à travers tes paupières. Mais toi tu ne vois rien. Tu sens peut-être l'eau qui s'agite. Tu entends peut-être le nuage au-dessus de ta tête. Tu devines sûrement mes yeux sur ton ventre, toile noircie de mots suie, bleus, rouges, d'étoiles, mes yeux qui se délectent de cette encre à faire couler. Ma pluie, mes dix doigts, tombent sur tes mollets. L’apesanteur n'existe plus. Les gouttes remontent le long de tes cuisses, s'égarent sur ton ventre, tes mains, tes bras, le creux de ton coude. Je me redresse. Tes épaules, le haut de ton dos, ta nuque. Sur la pointe des pieds. Tes tempes, tes cheveux et le ciel. Ma bouche posée sur le haut de ton crâne mime le tonnerre. Pensées, pensées blanches, pensées bleues, grises, noires. Tu entends l'orage qui s'éveille ? Ma peau contre ta peau, un peu – presque. Tu le sens, l'orage qui s'éveille ? |
| | | Nita
PRÉNOM : juliette. AVATAR : yani. CRÉDITS : moi-même. MOTS : 24 NAISSANCE : 03/08/2014
| Sujet: Re: nuit. Mar 5 Aoû - 16:07 | | Tempête. Tempête à l’intérieur. Tu as submergé mon rivage, mon port est sous-marin, au fond de ta mer. Tu m’as englouti, vague minuscule, sous tes remous et tes bourrasques. Si j’étais un bateau, j’aurais sombré déjà. Je ne suis pas un bateau, mais j’ai sombré pour toi, mais j’ai sombré de toi.
Tempête. Me noyer dans tes cheveux, dans ta peau de soie. Mais avec toi je n’étouffe pas, tu sais. Avec toi je respire, comme si je n’avais fait autrement. Avec toi je respire, comme si je le faisais depuis toujours.
Tempête. T’aimer en silence, de ton corps contre le mien de ta peau sur la mienne et de tes mains qui font le tour de mon âme.
Tempête. Dans ma tête. Tu es un ouragan.
Tu n’es pas une côte, mais s’il-te-plait laisse-moi m’écraser contre toi, laisse-moi me briser à tes pieds, mais ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas, mon écume viendra embrasser ta peau – salée – et elle s’enfuira pour redevenir vague – ailleurs. Laisse-moi t’aimer en silence en paillettes pour de faux pour de vrai en sourires en mots en larmes en sel en ciel bleu en ciel nuit en bouquets de nuages en éclats de soleil en lune argentée en gouttes d’eau en plumes d’oiseau en instants en non-dits en promesses.
Qui es-tu pour mettre le feu à mon allumette ? Je n’en avais qu’une, tu sais, d’allumette. Maintenant tu dois la regarder brûler, puisqu’elle ne s’éteint pas. Tu n’as pas le droit de souffler dessus. Si tu souffles dessus, elle deviendra fumée, mais fumée-brouillard fumée-noire qui mange tout. Moi je ne veux mourir que de toi. Mais s’il-te-plait ne souffle pas s’il-te-plait ne l’arrose pas. Si l’allumette s’éteint, je mourrai sans toi. Alors murmure-moi encore des rêves en silence.
Alouette, alouette, tu m’as volé mon allumette. |
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| Sujet: Re: nuit. | | |
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